Construire des relations humaines est une aventure, parfois très difficile. Pour partir du bon pied, il est important de se mettre au centre de sa vie et de ne pas tomber dans le piège de la relation klaxon.
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Aujourd’hui, je vous raconte pourquoi il est important de se connaître soi-même pour comprendre comment se comporter avec les autres. Et comment le fait de commencer par soi-même permet de créer des relations humaines stimulantes, sereines et vivantes, favorisant une communication saine.
Les outils que je vous propose sont déjà en votre possession, mais vous ne le savez probablement pas. En effet, mes conseils pour construire et cultiver des relations humaines épanouissantes relèvent davantage du savoir-être que du savoir-faire.
Je tiens à vous rassurer immédiatement sur un doute que vous pourriez avoir. Suivre ces conseils ne vous fera pas perdre votre authenticité. Au contraire, connaître et mettre en œuvre certains mécanismes vous permettra d’être encore plus authentique et plus présent à vous-même et aux autres. Chaque rencontre deviendra ainsi une occasion de croissance et d’enrichissement du moment que vous vivez.
Mettez-vous au centre de votre vie
Se placer au centre de sa vie est la première étape à franchir pour construire des relations humaines de qualité. Cela ne signifie certainement pas devenir égocentrique, mais plutôt reconnaître que chacun de nous est l’élément central et indispensable de sa propre expérience de vie.
En bref, vous êtes la personne la plus importante dans votre vie : si vous n’existiez pas, votre vie n’existerait pas.
Lorsque vous occupez votre propre place, la tentation de vouloir être au centre de la vie d’une autre personne et vivre ses expériences à sa place disparaît. De même, il devient alors plus facile de tenir à distance quelqu’un qui voudrait être le centre de votre vie et vivre vos expériences à votre place.
Ce changement de perspective, qui vous confronte à la nécessité de vous connaître vous-même, évite bien des confusions dans les relations humaines. Il vous permet également de créer les bases de relations saines et épanouissantes.
Si vous n’existiez pas, votre vie n’existerait pas.
Entraînez-vous chaque jour aux relations humaines
Le premier outil pour vous mettre au centre de votre vie et de vos expériences est le langage. Exprimez-vous à la première personne lorsque vous parlez de vous. C’est à dire utilisez le JE.
Je ne vous dis pas de faire de vous le centre du monde, mais juste de faire de vous le centre de votre propre vie !
Ce n’est en rien de l’égocentrisme. Il s’agit ici d’affirmer le droit d’exister avec une individualité propre.
Dans une société qui se dit libérale et démocratique, il devrait aller de soi de pouvoir exalter son propre potentiel humain, unique et irremplaçable. La réalité, malheureusement est plus complexe.
Je ne vous dis pas de faire de vous le centre du monde, mais de faire de vous le centre de votre propre vie !
Utiliser le Je pour parler de soi peut paraître évident, mais il s’avère souvent difficile de le mettre en pratique. Surtout pour ceux ou celles qui ont l’habitude de se cacher derrière l’opinion des autres.
Vous arrive-t-il de parler peu de vous, soit parce que vous vous sentez peu sûr de vous, soit parce que vous avez peur de paraître prétentieux ?
Attention, cette attitude compromet la possibilité de cultiver des relations sereines. Si vous ne parlez pas de vous, il vous sera plus difficile d’apprendre à vous connaître et de prendre la responsabilité de vos émotions et vos ressentis.
Vous arrive-il de parler peu de vous soit parce que vous vous sentez peu sûr de vous, soit parce que vous avez peur de paraître prétentieux ?
Beaucoup d’entre nous sacrifient leur individualité en se conformant aux autres et finissent par s’éteindre à petit feu. Le résultat est une perte générale d’enthousiasme et de vitalité.
Je suis consciente que se mettre au centre de sa propre vie demande du courage et une bonne dose d’estime de soi.
Exprimer une opinion personnelle, une émotion ou même une sensation est difficile. Mais c’est une étape fondamentale pour vivre une vie épanouie.
Je vous invite donc à vous entraîner. Écoutez-vous et écoutez les autres en prêtant attention à ce détail : combien de personnes autour de vous s’expriment en utilisant la première personne pour parler d’elles-mêmes et de leurs opinions ? Et vous ? Quelle est votre habitude ?
Entraînons-nous ensemble
Analysons trois affirmations.
Ce petit exercice permet d’apprendre à parler de soi à la première personne, favorisant une communication saine et des relations humaines épanouissantes. Observez que dans chaque affirmation, l’interlocuteur ne se met pas au centre de sa propre vie, mais se cache derrière des généralisations ou attribue à l’autre des pensées et des émotions.
1 – « Lorsque l’on est surpris, on a tendance à s’agiter et à réagir de manière impulsive« .
Commentaire – Ce n’est pas vrai : Tout le monde ne réagit pas de la même manière à la surprise. Il s’agit d’une affirmation contestable qui ne conduit pas à un échange fructueux.
Conseil – Assumez la responsabilité de vos émotions et osez parler directement de votre expérience… Essayez plutôt de dire : « Lorsque je suis surpris, j’ai tendance à m’énerver et à réagir de manière impulsive« .
Ne s’agissant pas d’une généralisation impliquant d’autres individus mais bien de votre ressenti, personne ne pourra vous contredire. L’affirmation n’est plus une phrase impersonnelle mais un témoignage qui ne donne pas lieu à la discussion.
Votre interlocuteur pourra décider d’accueillir votre témoignage, de vous donner des conseils et/ou de juger que votre façon de réagir est inappropriée, mais il ne pourra jamais contester ce que vous ressentez. C’est une étape importante pour apprendre à se connaître et à affirmer son individualité.
2 – « Tu ne m’aimes pas«
Commentaire : Cette affirmation est toujours discutable, car vous parlez des sentiments de l’autre. Personne ne peut prétendre avec certitude connaître le monde intérieur d’une autre personne, de sorte que toute affirmation que vous pouvez faire à son sujet pourrait facilement être remise en question. Une discussion qui ne mène nulle part.
Conseil – Vous, par contre, vous savez parfaitement ce que vous vivez. Parce que vous vous connaissez, ou du moins vous avez tous les outils pour le faire. Si vous parlez de vous, vous encouragez une communication saine et constructive : exprimez à haute voix ce que vous vivez et ce que vous ressentez.
« Je ne me sens pas aimé(e) quand tu te comportes ainsi » est une affirmation non contestable qui va au cœur du problème.
3 – « Il fait trop chaud ici ».
Commentaire – Dans cet exemple, là encore, vous portez un jugement absolu. En disant cela, vous pouvez être en désaccord avec toutes les autres personnes présentes dans la pièce, tout simplement parce qu’il est possible qu’elles aient une thermorégulation et une sensibilité à la chaleur différentes des vôtres.
Conseil – Pour éviter toute discussion, il est préférable de dire « J’ai trop chaud ici », ce qui traduit un ressenti personnel totalement légitime. Ainsi il vous sera probablement plus facile de vous faire entendre. Certains pourront décider de venir à votre rencontre, en ouvrant une fenêtre par exemple, même s’ils supportent mieux cette chaleur que vous. C’est là toute la valeur d’une communication saine : non seulement elle vous aide à vous connaître chaque jour un peu plus, mais elle vous permet également d’être plus facilement entendu.
Le piège de la relation Klaxon
Tu-tu-tu-tu : le son du klaxon reflète parfaitement le problème sous-jacent de la relation klaxon. Une relation dans laquelle l’un des protagonistes a tendance à toujours parler de l’autre, ou plus précisément sur l’autre. Répéter sans cesse ce que l’autre fait, ce que l’autre pense, ce que l’autre fait mal. Une attitude qui donne un fort sentiment d’intrusion. L’interlocuteur se sent acculé, comme si l’autre personne était en permanence sur son dos. Il est impossible d’établir une communication saine sur cette base.
J’ai découvert et approfondi le concept de la relation « klaxon » grâce à Jacques Salomé, psychosociologue qui a été l’un de mes enseignants dans le domaine de la communication.
En vous connaissant, en vous plaçant au centre de votre vie et en utilisant le pronom personnel Je lorsque vous parlez de vous, vous perdrez l’habitude, que beaucoup d’entre nous ont, de parler sur l’autre. Il sera également plus facile de surmonter les malentendus dans le couple et de sortir des dangereux cercles vicieux qui minent la relation amoureuse.
Exemples concrets
– » Tu es toujours en retard »
– » Tu te fous de ce qu’éprouvent les autres ».
– » Tu critiques sans cesse sans aucune empathie« .
– » Tu ne te soucies pas du bien-être des gens, seul ton monde compte ».
Dans la relation klaxon, on se concentre complètement sur l’autre personne sans prononcer un seul mot de sa propre expérience. Cette façon de s’exprimer est offensante pour l’autre.
Se sentant critiqué, il adoptera alors une position de défense et se repliera sur lui-même. Ou bien il essaiera de riposter en élevant la voix et en attaquant à son tour. Une telle situation est rarement propice à une relation humaine épanouissante et à une communication saine. L’échange est rarement constructif.
Dans la relation klaxon, on se concentre complètement sur l’autre personne : se sentant critiqué, l’autre adoptera une position de défense ou d’attaque.
Pour une broutille, un détail sans importance de la vie quotidienne, les protagonistes d’une relation klaxon peuvent se retrouver à “vomir” tout ce qu’ils ont accumulé depuis des années en termes de frustrations, de colère, et de déceptions. Certes, cela peut parfois être libérateur et apporter la guérison, mais le plus souvent, cela peut conduire au point de rupture voire même à la violence.
Parfois à l’inverse, pour éviter de jeter de l’huile sur le feu, les protagonistes de la relation peuvent choisir le silence. La relation humaine devient alors encore plus fermée et plus pesante qu’avant, chargée de tous les non-dits qui s’accumulent chaque jour davantage.
Le silence, agissant plus insidieusement que les disputes, conduira peu à peu à un éloignement émotionnel des deux personnes, rendant progressivement plus difficile une communication saine. S’éloignera ainsi l’opportunité de construire une relations épanouissante.
La rupture et le silence sont tapis dans l’ombre et conduisent à l’éloignement entre les deux êtres en relation klaxon
Abandonnez la relation klaxon pour toujours
Choisir d’abandonner le piège de la relation klaxon et d’assumer la responsabilité de ses propres émotions permet d’assainir les échanges.
Sortir du Tu TU TU pour entrer dans le Je, permet de se positionner au centre de sa propre vie. J’insiste : Se connaitre et partir de soi-même est un aspect fondamental pour créer des relations humaines épanouissantes.
Faites donc l’expérience de dire :
– » Je ne me sens pas accueilli et pris en considération ».
– » J’ai l’impression d’être la dernière de tes priorités ».
– “J’ai l’impression de faire partie des meubles”
– » Chaque fois que tu es en retard, je ne me sens pas respectée »
– » Je me sens dévalorisé en permanence ».
– » Je ne me sens pas du tout soutenue ».
– » Je me sens terriblement seul en ta compagnie ».
Ainsi tout en exprimant des vérités pas toujours faciles à entendre pour l’autre, vous êtes centré sur vous et parlez à la première personne.
Par conséquent, la communication n’est ni agressive ni intrusive. En partageant ce que vous ressentez, vos dires ne sont pas discutables. La probabilité de favoriser une communication saine augmente drastiquement. L’autre personne peut alors prendre note de ce qui est dit, elle peut être surprise, voire choquée car elle n’était pas consciente de la situation ou peut tout simplement ne pas se sentir vraiment concernée. Quoiqu’il en soit, il est moins probable qu’elle se ferme et qu’elle se mette sur la défensive.
Assumer la responsabilité de sa propre expérience est un pas important vers la construction de relations humaines épanouissantes.
Commencez dès maintenant !
Le plus important est d’assumer la responsabilité de notre propre vécu et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour favoriser une communication saine.
Mettez ces conseils en pratique dès aujourd’hui. Vous découvrirez à quel point votre pouvoir est grand : à partir du moment où vous êtes attentifs à vous connaître, il vous sera plus facile de créer des relations stimulantes, sereines et vivantes, qui vous respectent et respectent l’autre.